Comment reconnaître et traiter l’hyperparathyroïdie nutritionnelle chez les reptiles?

De tous les reptiles, les caméléons sont les plus touchés par l’hyperparathyroïdie nutritionnelle, une maladie causée par un déséquilibre en calcium dans le régime alimentaire. Cette affection est couramment connue sous le nom de maladie métabolique osseuse (MMD). Mais comment reconnaître les signes de cette maladie ? Quel traitement adopter ? Nous vous proposons ici un tour d’horizon complet pour mieux comprendre cette pathologie.

Comprendre l’hyperparathyroïdie nutritionnelle

L’hyperparathyroïdie nutritionnelle est une pathologie courante chez les reptiles en captivité. Elle est causée par un déséquilibre en calcium dans le régime alimentaire de l’animal, qui entraîne une hyperactivité de la glande parathyroïde. Cette dernière produit excessivement la hormone parathyroïdienne (PTH), ce qui entraîne une élévation du taux de calcium dans le sang (hypercalcémie).

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La PTH est une hormone qui régule le taux de calcium dans le corps. Lorsque le taux de calcium est trop bas, la PTH est libérée pour augmenter la concentration de calcium dans le sang. Cela est réalisé en stimulant la libération de calcium stocké dans les os, en augmentant l’absorption de calcium dans les intestins et en réduisant l’excrétion de calcium par les reins.

Les symptômes de l’hyperparathyroïdie nutritionnelle

Les symptômes de l’hyperparathyroïdie nutritionnelle chez les reptiles peuvent varier en fonction de la gravité de la maladie. Les symptômes les plus courants sont un manque d’énergie, une perte d’appétit, des difficultés à se déplacer et une croissance lente.

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D’autres signes plus spécifiques peuvent également apparaître, comme une déformation de la colonne vertébrale, des fractures osseuses, un gonflement des membres et un trouble de la coordination. Dans les cas les plus graves, l’animal peut souffrir de convulsions, de troubles du comportement et même de la mort.

Le diagnostic de l’hyperparathyroïdie nutritionnelle

Le diagnostic de l’hyperparathyroïdie nutritionnelle est généralement fait à partir des symptômes, de l’historique alimentaire de l’animal et d’un examen physique. Des tests sanguins peuvent être réalisés pour vérifier le taux de calcium dans le sang et déterminer la fonction rénale.

Une radiographie peut également être nécessaire pour visualiser les os et détecter d’éventuelles fractures ou déformations. Dans certains cas, une biopsie osseuse peut être réalisée pour confirmer le diagnostic.

Le traitement de l’hyperparathyroïdie nutritionnelle

Le traitement principal de l’hyperparathyroïdie nutritionnelle est de corriger le déséquilibre en calcium dans le régime alimentaire de l’animal. Cela peut se faire en augmentant l’apport en calcium et en diminuant l’apport en phosphate.

Des suppléments de calcium et de vitamine D3 peuvent également être prescrits pour aider à rétablir l’équilibre des minéraux dans le corps. Dans les cas les plus graves, une intervention chirurgicale peut être nécessaire pour retirer une ou plusieurs glandes parathyroïdes hyperactives.

Il est recommandé de consulter un vétérinaire spécialisé en reptiles pour établir le meilleur plan de traitement possible. En parallèle, l’animal atteint devra être surveillé de près pour s’assurer que les symptômes s’améliorent avec le temps.

Prévenir l’hyperparathyroïdie nutritionnelle

La meilleure façon de prévenir l’hyperparathyroïdie nutritionnelle est de fournir à votre reptile un régime alimentaire équilibré en calcium et en vitamine D3. Cela permet de maintenir un taux de calcium adéquat dans le sang et de limiter l’hyperactivité des glandes parathyroïdes.

Il est également essentiel de fournir à votre animal un environnement approprié, avec une température adéquate et un éclairage UVB, ce qui favorise la synthèse de la vitamine D3 et donc l’absorption du calcium.

Enfin, une visite régulière chez le vétérinaire peut permettre de détecter précocement les signes de cette maladie et de mettre en place un traitement adapté avant que la situation ne s’aggrave.

Comprendre l’hyperparathyroïdie secondaire chez les reptiles

L’hyperparathyroïdie secondaire, souvent associée à une maladie rénale chronique, est un autre type de déséquilibre en calcium que les reptiles peuvent rencontrer. Comme la maladie rénale compromet la capacité de l’animal à éliminer l’excès de phosphore, cela peut entraîner une élévation du taux de phosphate dans le sang. Par conséquent, le corps réagit en produisant plus d’hormone parathyroïdienne (PTH) pour équilibrer les niveaux de calcium et de phosphate.

Si ce problème n’est pas traité, l’hyperparathyroïdie secondaire peut conduire à une hyperparathyroïdie primaire, où une ou plusieurs des glandes parathyroïdes deviennent hyperactives indépendamment des niveaux de calcium dans le sang. En outre, la production excessive de PTH peut aggraver la maladie rénale, créant ainsi un cercle vicieux.

L’hyperparathyroïdie secondaire peut entraîner des symptômes similaires à ceux de l’hyperparathyroïdie nutritionnelle, tels qu’un manque d’énergie, des difficultés à se déplacer et une croissance lente. Cependant, elle peut aussi provoquer d’autres symptômes plus spécifiques comme une perte de poids, des vomissements, une soif excessive et une miction fréquente.

Pour diagnostiquer l’hyperparathyroïdie secondaire, votre vétérinaire vérifiera les taux de calcium et de phosphate dans le sang de votre reptile, ainsi que la fonction rénale. Une échographie ou une radiographie peut aussi être réalisée pour examiner les reins et les glandes parathyroïdes.

Traiter l’hyperparathyroïdie secondaire

Le traitement de l’hyperparathyroïdie secondaire vise à gérer la maladie rénale sous-jacente et à rétablir l’équilibre du calcium et du phosphate dans le corps. Cela peut impliquer un régime alimentaire spécialisé, des médicaments pour contrôler les niveaux de phosphate et parfois des suppléments de calcium et de vitamine D3.

Si la maladie rénale est avancée, des traitements plus intensifs peuvent être nécessaires, comme la dialyse ou une greffe de rein. En cas d’hyperparathyroïdie primaire, une intervention chirurgicale peut être nécessaire pour retirer l’adénome parathyroïdien, une tumeur bénigne qui se forme sur les glandes parathyroïdes et qui peut provoquer une surproduction de PTH.

Afin de prévenir l’hyperparathyroïdie secondaire, il est essentiel de surveiller de près la santé de votre reptile et de l’emmener régulièrement chez le vétérinaire pour des examens de routine. Les contrôles réguliers permettent de détecter les signes précoces de la maladie rénale et d’intervenir avant que l’hyperparathyroïdie secondaire ne se développe.

Conclusion

L’hyperparathyroïdie, qu’elle soit nutritionnelle ou secondaire, est une affection sérieuse qui peut affecter la qualité de vie de votre reptile, voire mettre sa vie en danger. Cependant, avec une bonne connaissance des symptômes, une alimentation équilibrée en calcium et en vitamine D3, ainsi qu’une surveillance régulière de la part d’un vétérinaire spécialisé en reptiles, il est tout à fait possible de prévenir ou de gérer efficacement cette maladie.

Il est essentiel de comprendre que le bien-être de votre reptile dépend en grande partie de la qualité des soins que vous lui apportez. Une alimentation adaptée, un environnement convenable et des soins vétérinaires réguliers sont indispensables pour assurer une vie longue et saine à votre animal.

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